NATIONALISATION DES ÉCOLES AU CONGO

Statut privé

Jusqu’en 1960, les Ecoles Catholiques fonctionnaient sous le statut dit d’enseignement privé par opposition à l’enseignement public laïc. Ces établissements étaient de loin les plus nombreux dans le pays. L’inventaire donne les chiffres suivants: 305 écoles ex catholiques sur les 424 écoles de notre pays.
A ce jour, 38 écoles seulement sont rétrocédées à l’Eglise.

 

Toutes les charges revenaient à l’Eglise Catholique qui possédait les bâtiments et gérait à tous les niveaux les personnes et les biens. C’est elle-même qui payait les enseignants et cela à un taux inférieur à celui de l’enseignement public.
Liberté était donnée de dispenser des cours de religion pendant les heures de classes. Les enseignants étaient de ce fait même des catéchistes, à moins que cette mission ne fut exercée par le personnel religieux des établissements d’alors.

L’année 1960 est celle des indépendances de plusieurs pays d’Afrique Noire. Au Congo, l’Abbé Fulbert Youlou, jusque- là Maire de Brazzaville, a été élu le 21 novembre 1959, premier Président de la République du Congo

Dès son investiture, il sent un mouvement de poussée vers la laïcisation et, en ce qui concerne les écoles, vers la nationalisation. Il a tout fait pour en retarder la réalisation. De fait, il prend l’initiative d’africaniser les postes dans l’enseignement catholique.

En 1960, un Coordonnateur national est nommé en la personne de Monsieur l’Abbé Félix BEKIABEKA; puis des Coordonnateurs diocésains en 1961. Il s’agit de Monsieur l’Abbé Emile OKOUMOU du Diocèse de Fort-Rousset et Monsieur l’Abbé Denis MOUSSAVOU pour le compte du diocèse de Pointe-Noire.
Par la suite, des laïcs leur sont adjoints : Messieurs Paul NGOMA pour l’Archidiocèse de Brazzaville et Albert OKOUA pour le diocèse de Fort-Rousset.
Sur le plan national, l’Abbé Félix BEKIABEKA remplace ainsi le Père PEYRE, Spiritain qui devient son Conseiller technique avant de trouver la mort tragiquement dans un accident d’avion en 1961.

 

Des malaises

Quelques grèves répétées des enseignants des écoles privées (toutes confessions religieuses confondues) manifestent un réel malaise dans ces milieux: les maîtresses et les maîtres réclament un statut similaire à celui de leurs collègues des écoles publiques.
En 1962, est établi l’enseignement assimilé dont les caractéristiques sont les suivantes:
Salaire payé par l’Etat mais en passant par l’Eglise, et taux inférieurs à ceux du public;
Cours de religion dispensé dans les écoles mais en dehors des heures scolaires;
Direction assurée par les autorités religieuses compétentes;
Exigence de bonne moralité et de monogamie de la part des enseignants laïcs.

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